propositio 3 Pars 5, prop 3 |
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es | Pautrat - fr | infra (2) | top ^ |
Un affect qui est une passion cesse d’être une passion dès que nous en formons une idée claire et distincte.
Affectus qui passio est, desinit esse passio simulatque ejus claram et distinctam formamus ideam.
Affectus qui passio est, desinit esse passio simulatque ejus claram et distinctam formamus ideam.
Une affection qui est une passion, cesse d'être une passion, sitôt que nous en formons une idée claire et distincte. (Appuhn - fr)
An emotion, which is a passion, ceases to be a passion, as soon as we form a clear and distinct idea thereof. (Elwes - en)
Ein Affekt, der ein Leiden ist, hört auf, ein Leiden zu sein, sobald wir eine klare und deutliche Idee von ihm bilden. (Stern - de)
Un sentimento che è una passione cessa di essere una passione dal momento in cui noi ce ne formiamo un'idea chiara e distinta. (Peri - it)
Een aandoening, welke lijding is, houdt op een lijding te zijn, zoodra wij er ons een heldere en duidelijke voorstelling van vormen. (Suchtelen - nl)
Un afecto que es una pasión deja de ser pasión tan pronto como nos formamos de él una idea clara y distinta. (Peña - es)
Un affect qui est une passion cesse d’être une passion dès que nous en formons une idée claire et distincte. (Pautrat - fr)
demonstratio by 2, prop 21 | 2, prop 21, sc | 3, prop 3
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es
5, prop 3, demo - Un affect qui est une passion est une idée confuse (par la Définition générale des Affects). Si donc nous formons de cet affect une idée claire et distincte, il n’y aura entre cette idée et l’affect lui-même, en tant qu’il se rapporte à l’Esprit seul, qu’une distinction de raison (par la Proposition 21, Partie II, avec son Scolie); et ainsi (par la Proposition 3, Partie III) l’affect cessera d’être une passion. C.Q.F.D.
5, prop 3, demo - Affectus qui passio est, idea est confusa (per generalem affectuum definitionem). Si itaque ipsius affectus claram et distinctam formemus ideam, haec idea ab ipso affectu quatenus ad solam mentem refertur, non nisi ratione distinguetur (per propositionem 21 partis II cum ejusdem scholio) adeoque (per propositionem 3 partis III) affectus desinet esse passio. Q.E.D.
5, prop 3, demo - Une affection qui est une passion est une idée confuse (Défin. gén. des Affections). Si donc nous formons de cette affection une idée claire et distincte, il n'y aura entre cette idée et l'affection elle-même, en tant qu'elle le rapporte à l'Âme seule, qu'une distinction de raison (Prop. 21, p. II, avec son Scolie) ; et ainsi (Prop. 3, p. III) l'affection cessera d'être une passion. C.Q.F.D. (Appuhn - fr)
5, prop 3, demo - An emotion, which is a passion, is a confused idea (by the general Def. of the Emotions). If, therefore, we form a clear and distinct idea of a given emotion, that idea will only be distinguished from the emotion, in so far as it is referred to the mind only, by reason (II. xxi. and note); therefore (III. iii.), the emotion will cease to be a passion. Q.E.D. (Elwes - en)
5, prop 3, demo - Ein Affekt, der ein Leiden ist, ist eine verworrene Idee (nach der allgemeinen Definition der Affekte). Wenn wir daher eine klare und deutliche Idee von diesem Affekt bilden, so wird diese Idee von dem Affekt selbst, sofern er bloß auf den Geist bezogen wird, nur nach dem Verhältnis verschieden sein (nach Lehrsatz 21, Teil 2, mit seiner Anmerkung). Somit wird der Affekt aufhören, ein Leiden zu sein. (Stern - de)
5, prop 3, demo - Un sentimento che è una passione è un'idea confusa: se quindi di un tale sentimento noi ci formiamo un'idea chiara e distinta, quest'idea non si distinguerà dal sentimento corrispondente in quanto esso si riferisce alla sola Mente se non perché noi sappiamo che si tratta di due entità specifiche (distinzione di ragione): e perciò quel sentimento cesserà di essere una passione. (P. II, Prop. 21 e suo Chiarim.; P. III, Prop. 3; Defin. Gen. dei Sentim.). (Peri - it)
5, prop 3, demo - Een aandoening welke lijding is, is een verwarde voorstelling (vlg. Alg. Definitie der Aand.). Indien wij dus van dezelfde aandoening een heldere en duidelijke voorstelling vormen, zal deze voorstelling zich niet anders dan in redelijk opzicht[A79] van die aandoening zelf, voorzoover zij alleen betrekking heeft op den Geest, onderscheiden (vlg. St. XXI en Opmerking D. II). Derhalve zal (vlg. St. III D. III) deze aandoening ophouden een lijding te zijn. H.t.b.w. (Suchtelen - nl)
5, prop 3, demo - Un afecto que es una pasión es una idea confusa (por la Definición general de los afectos). Si de ese afecto, pues, nos formamos una idea clara y distinta, entre esa idea y el afecto mismo, en cuanto referido al alma sola, no habrá más que una distinción de razón (por la Proposición 21 de la Parte II, con su Escolio); y de este modo (por la Proposición 3 de la Parte III), ese afecto dejará de ser una pasión. Q.E.D. (Peña - es)
2, prop 21 - Cette idée de l'Esprit est unie à l'Esprit de la même manière que l'Esprit est uni au Corps.
2, prop 21, sc - Cette Proposition se comprend beaucoup plus clairement à partir du Scolie de la Proposition 7 de cette Partie; nous y avons montré en effet que l'idée du Corps et le Corps, c'est-à-dire (par la Proposition 13) l'Esprit et le Corps, sont un seul et même individu que l'on conçoit tantôt sous l'attribut de la Pensée et tantôt sous l'attribut de l'Étendue; c'est pourquoi l'idée de l'Esprit et l'Esprit lui-même sont une seule et même chose conçue sous un seul attribut, à savoir, la Pensée. L'existence de l'idée de l'Esprit, dis-je, et celle de l'Esprit lui-même suivent en Dieu de la même puissance de penser et avec la même nécessité. Car en réalité l'idée de l'Esprit, c'est-à-dire l'idée de l'idée, n'est rien d'autre que la forme de l'idée en tant que celle-ci est considérée comme un mode du penser sans relation à un objet; en effet, dans le même temps que quelqu'un sait quelque chose, il sait par là même qu'il le sait, et il sait en même temps qu'il sait qu'il sait, et ainsi de suite à l'infini. Mais on reviendra plus loin sur ce point.
3, prop 3 - Les actions de l'Esprit naissent des seules idées adéquates, mais les passions dépendent des seules idées inadéquates.
corollarium
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es infra (1)
5, prop 3, cor - Un affect est d’autant plus en notre pouvoir et l’Esprit le subit d’autant moins qu’il nous est plus connu.
5, prop 3, cor - Affectus igitur eo magis in nostra potestate est et mens ab eo minus patitur quo nobis est notior.
5, prop 3, cor - Une affection est d'autant plus en notre pouvoir et l'Âme en pâtit d'autant moins que cette affection nous est plus connue. (Appuhn - fr)
5, prop 3, cor - An emotion therefore becomes more under our control, and the mind is less passive in respect to it, in proportion as it is more known to us. (Elwes - en)
5, prop 3, cor - Ein Affekt steht daher desto mehr in unserer Gewalt, und der Geist leidet desto weniger von ihm, je bekannter er uns ist. (Stern - de)
5, prop 3, cor - Il nostro potere su un sentimento è direttamente proporzionale alla conoscenza che ne abbiamo, mentre la passione che quel sentimento provoca nella Mente è inversamente proporzionale alla conoscenza predetta. (Peri - it)
5, prop 3, cor - Wij hebben een aandoening dus des te meer in onze macht, en de Geest heeft des te minder door haar te lijden, naar mate wij haar beter kennen. (Suchtelen - nl)
5, prop 3, cor - Así, pues, un afecto está tanto más bajo nuestra potestad, y el alma padece tanto menos por su causa, cuanto más conocidos nos es. (Peña - es)
used by : 5, prop 42, demo
used by : 5, prop 18, sc | 5, prop 20, sc
propositio 4 Pars 5, prop 4 |
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Il n’y a pas d’affection du Corps dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct.
Nulla est corporis affectio cujus aliquem clarum et distinctum non possumus formare conceptum.
Nulla est corporis affectio cujus aliquem clarum et distinctum non possumus formare conceptum.
Il n'est point d'affection du Corps dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct. (Appuhn - fr)
There is no modification of the body, whereof we cannot form some clear and distinct conception. (Elwes - en)
Es gibt keine Körpererregung, von der wir nicht einen klaren und deutlichen Begriff bilden können. (Stern - de)
Non c'è alcuna affezione del Corpo della quale non possiamo formarci un concetto chiaro e distinto. (Peri - it)
Het Lichaam ontvangt geen indruk van welke wij ons niet een of andere heldere en duidelijke voorstelling kunnen maken. (Suchtelen - nl)
No hay afección alguna del cuerpo de la que no podamos formar un concepto claro y distinto. (Peña - es)
Il n’est pas d’affection du corps dont nous ne puissions former un certain concept clair et distinct. (Pautrat - fr)
demonstratio by 2, prop 38 | 2, prop 12 | 2, prop 13, lem, 2
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es
5, prop 4, demo - Ce qui est commun à toutes ces choses ne peut se concevoir qu’adéquatement (par la Proposition 38, Partie II). Par suite (par la Proposition 12 et le Lemme 2, après le Scolie de la Proposition 13, Partie II), il n’y a pas d’affection du Corps dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct. C.Q.F.D.
5, prop 4, demo - Quae omnibus communia sunt, non possunt concipi nisi adaequate (per propositionem 38 partis II) adeoque (per propositionem 12 et lemma 2 quod habetur post scholium propositionis 13 partis II) nulla est corporis affectio cujus aliquem clarum et distinctum non possumus formare conceptum. Q.E.D.
5, prop 4, demo - Ce qui est commun à toutes choses ne peut se concevoir qu'adéquatement (Prop. 38, p. II) ; par suite (Prop. 12 et Lemme 2, après le Scolie de la Prop. 13, p. II), il n'est point d'affection du corps dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct. C.Q.F.D. (Appuhn - fr)
5, prop 4, demo - Properties which are common to all things can only be conceived adequately (II. xxxviii.); therefore (II. xii. and Lemma ii after II. xiii.) there is no modification of the body, whereof we cannot form some clear and distinct conception. Q.E.D. (Elwes - en)
5, prop 4, demo - Was allen gemeinsam ist, kann nicht anders begriffen werden als adäquat (nach Lehrsatz 38, Teil 2). Folglich gibt es (nach Lehrsatz 12 und Hilfssatz 2, der auf die Anmerkung zu Lehrsatz 13, Teil 2 folgt) keine Körpererregung, von der wir nicht einen klaren und deutlichen Begriff bilden können. -W.z.b.w. (Stern - de)
5, prop 4, demo - Ciò che è comune a tutte le cose non può concepirsi se non in maniera adeguata; e pertanto non c'è alcuna affezione del Corpo della quale non possiamo formarci un concetto chiaro e distinto. (P. II, Prop. 12; Prelimin. II A 2; Prop. 38). (Peri - it)
5, prop 4, demo - Wat aan allen gemeen is, kan niet anders dan adaequaat worden begrepen (vlg. St. XXXVIII D. II). Derhalve (vlg. St. XII en Hulpstelling II, te vinden achter Opmerking St. XIII D. II) ontvangt het Lichaam geen indruk van welke wij ons niet een of andere heldere en duidelijke voorstelling kunnen maken. H.t.b.w. (Suchtelen - nl)
5, prop 4, demo - Lo que es común a todas las cosas sólo puede concebirse adecuadamente (por la Proposición 38 de la Parte II), y, por ello (por la Proposición 12, y el Lema 2 que está después del Escolio de la Proposición 13 de la Parte II), no hay afección alguna del cuerpo de la que no podamos formar un concepto claro y distinto. Q.E.D. (Peña - es)
2, prop 38 - Ce qui est commun à toutes choses et se trouve également dans la partie et dans le tout ne peut être conçu qu'adéquatement.
2, prop 12 - Tout ce qui arrive dans l'objet de l'idée constituant l'esprit humain doit être perçu par l'esprit humain ou, en d'autres termes, une idée en est nécessairement donnée en lui : c'est donc dire que si l'objet de l'idée constituant l'esprit humain est un corps, rien ne pourra arriver dans ce corps qui ne soit perçu par l'esprit.
2, prop 13, lem, 2 - Tous les corps ont, par certains côtés, quelque chose de commun.
corollarium by 5, prop 4
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es
5, prop 4, cor - Il suit de là qu’il n’y a pas d’affect dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct. L’affect est en effet l’idée d’une affection du Corps (par la Définition générale des Affects) et par conséquent (par la Proposition précédente) elle doit envelopper quelque concept clair et distinct.
5, prop 4, cor - Hinc sequitur nullum esse affectum cujus non possumus aliquem clarum et distinctum formare conceptum. Est namque affectus corporis affectionis idea (per generalem affectuum definitionem) quae propterea (per propositionem praecedentem) aliquem clarum et distinctum involvere debet conceptum.
5, prop 4, cor - Il suit de là qu'il n'est point d'affection de l'Âme dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct. Une affection de l'Âme est en effet l'idée d'une affection du Corps (Déf. gén. des Aff.) et, en conséquence (Prop. préc.), doit envelopper quelque concept clair et distinct. (Appuhn - fr)
5, prop 4, cor - Hence it follows that there is no emotion, whereof we cannot form some clear and distinct conception. For an emotion is the idea of a modification of the body (by the general Def. of the Emotions), and must therefore (by the preceding Prop.) involve some clear and distinct conception. (Elwes - en)
5, prop 4, cor - Hieraus folgt, daß es keinen Affekt gibt, von dem wir nicht einen klaren und deutlichen Begriff bilden können. Denn ein Affekt ist die Idee einer Körpererregung (nach der allgemeinen Definition der Affekte), welche daher einen klaren und deutlichen Begriff in sich schließen muß. (Stern - de)
5, prop 4, cor - Da questo deriva che non c'è alcun sentimento del quale non possiamo formarci un concetto chiaro e distinto. Un sentimento è infatti l'idea di un'affezione del Corpo, e deve quindi in quanto idea: v. la Proposizione qui sopra implicare un concetto chiaro e distinto. (Peri - it)
5, prop 4, cor - Hieruit volgt dat er ook geen aandoening bestaat, van welke wij ons niet een of andere heldere en duidelijke voorstelling kunnen vormen. Immers een aandoening is de voorstelling van een lichaamsindruk (vlg. Alg. Definitie der Aand.), welke voorstelling dus (vlg. voorgaande St.) een of ander helder en duidelijk begrip moet insluiten. (Suchtelen - nl)
5, prop 4, cor - De aquí se sigue que no hay ningún afecto del que no podamos formar un concepto claro y distinto. Pues un afecto es la idea de una afección del cuerpo (por la Definición general de los afectos), y, por ello (por la Proposición anterior) debe implicar un concepto claro y distinto. (Peña - es)
5, prop 4 - Il n’y a pas d’affection du Corps dont nous ne puissions former quelque concept clair et distinct.
scholium by 1, prop 36 | 2, prop 40 | 5, prop 2 | 4, prop 61 | 3, prop 31, cor | 4, prop 37, sc 1 | 4, prop 37, alit | 4, prop 59 | 3, prop 3
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es infra (1)
5, prop 4, sc - Puisqu’il n’existe rien dont il ne suive quelque effet (par la Proposition 36, Partie I) et puisque nous comprenons clairement et distinctement tout ce qui suit d’une idée qui est adéquate en nous (par la Proposition 40, Partie II), chacun a le pouvoir de se comprendre lui-même et de comprendre ses affects d’une façon claire et distincte, sinon totalement du moins en partie, et il a par conséquent le pouvoir de faire en sorte qu’il ait moins à les subir. Aussi, ce à quoi nous devons principalement nous appliquer c’est à connaître autant que possible chaque affect clairement et distinctement, de telle sorte que l’Esprit soit déterminé par l’affect à penser avec clarté et distinction ce qu’il perçoit dans cet affect même, et ce en quoi il trouve une entière satisfaction ; et que, par suite, l’affect lui-même soit séparé de la pensée d’une cause extérieure et soit joint à des pensées vraies. Il suivra de là non seulement que l’Amour, la Haine, etc. seront détruits (par la Proposition 2), mais encore que les appétits ou les Désirs naissant d’habitude de tels affects ne pourront pas avoir d’excès (par la Proposition 61, Partie IV). Car il est primordial de noter que c’est par un seul et même appétit que l’homme est aussi bien actif que passif. Nous avons par exemple montré que la nature humaine est ainsi faite que chacun désire que les autres vivent selon sa propre constitution (par le Scolie de la Proposition 31, Partie III) ; et chez un homme qui n’est pas conduit par la Raison, cet appétit est une passion appelée Ambition et qui ne diffère guère de l’Orgueil. Au contraire, chez un homme qui vit sous le commandement de la Raison, c’est une action, c’est-à-dire une vertu appelée Moralité (voir le Scolie 1 de la Proposition 37, Partie IV, et la deuxième Démonstration de cette même Proposition). Ainsi, les appétits ou Désirs sont des passions dans la seule mesure où ils naissent d’idées inadéquates, mais ces mêmes Désirs sont reconnus comme des vertus lorsqu’ils sont excités ou engendrés par des idées adéquates. Tous les Désirs en effet par lesquels nous sommes déterminés à accomplir quelque action peuvent naître aussi bien d’idées adéquates que d’idées inadéquates (voir la Proposition 59, Partie IV). Et ainsi (pour revenir à mon point de départ) on ne saurait concevoir quant aux affects aucun remède qui dépende de notre pouvoir et qui soit supérieur à celui qui consiste dans la connaissance vraie de ces affects, puisqu’il n’existe pas d’autre pouvoir de l’Esprit que celui de penser et de former des idées adéquates, comme nous l’avons montré plus haut (par la Proposition 3, Partie III).
5, prop 4, sc - Quandoquidem nihil datur ex quo aliquis effectus non sequatur (per propositionem 36 partis I) et quicquid ex idea quae in nobis est adaequata, sequitur, id omne clare et distincte intelligimus (per propositionem 40 partis II) hinc sequitur unumquemque potestatem habere se suosque affectus, si non absolute, ex parte saltem clare et distincte intelligendi et consequenter efficiendi ut ab iisdem minus patiatur. Huic igitur rei praecipue danda est opera ut unumquemque affectum quantum fieri potest clare et distincte cognoscamus ut sic mens ex affectu ad illa cogitandum determinetur quae clare et distincte percipit et in quibus plane acquiescit atque adeo ut ipse affectus a cogitatione causae externae separetur et veris jungatur cogitationibus; ex quo fiet ut non tantum amor, odium etc. destruantur (per propositionem 2 hujus) sed ut etiam appetitus seu cupiditates quae ex tali affectu oriri solent, excessum habere nequeant (per propositionem 61 partis IV). Nam apprime notandum est unum eundemque esse appetitum per quem homo tam agere quam pati dicitur. Exempli gratia cum natura humana ita comparatum esse ostendimus ut unusquisque appetat ut reliqui ex ipsius ingenio vivant (vide corollarium propositionis 31 partis III) qui quidem appetitus in homine qui ratione non ducitur, passio est quae ambitio vocatur nec multum a superbia discrepat et contra in homine qui ex rationis dictamine vivit, actio seu virtus est quae pietas appellatur (vide scholium I propositionis 37 partis IV et II demonstrationem ejusdem propositionis). Et hoc modo omnes appetitus seu cupiditates eatenus tantum passiones sunt quatenus ex ideis inadaequatis oriuntur atque eaedem virtuti accensentur quando ab ideis adaequatis excitantur vel generantur. Nam omnes cupiditates quibus ad aliquid agendum determinamur, tam oriri possunt ab adaequatis quam ab inadaequatis ideis (vide propositionem 59 partis IV). Atque hoc (ut eo unde digressus sum revertar) affectuum remedio quod scilicet in eorum vera cognitione consistit, nullum praestantius aliud quod a nostra potestate pendeat, excogitari potest quandoquidem nulla alia mentis potentia datur quam cogitandi et adaequatas ideas formandi, ut supra (per propositionem 3 partis III) ostendimus.
5, prop 4, sc - Puisqu'il n'y a rien d'où ne suive quelque effet (Prop. 36, p. I) et que nous connaissons clairement et distinctement (Prop. 40, p. II) tout ce qui suit d'une idée qui est adéquate en nous, il suit de là que chacun a le pouvoir de se connaître lui-même et de connaître ses affections, sinon absolument, du moins en partie, clairement et distinctement et de faire en conséquence qu'il ait moins à en pâtir. A cela nous devons travailler surtout, à connaître, veux-je dire, autant que possible chaque affection clairement et distinctement, de façon que l'Âme soit déterminée par chaque affection à penser ce qu'elle perçoit clairement et distinctement, et où elle trouve un plein contentement ; et pour qu'ainsi l'affection elle-même soit séparée de la pensée d'une cause extérieure et jointe à des pensées vraies ; par où il arrivera que non seulement l'Amour, la Haine, etc., seront détruits (Prop. 2), mais que l'appétit aussi et les Désirs naissant habituellement de cette affection ne pourront avoir d'excès (Prop. 61, p. IV). Car il faut noter avant tout que c'est un seul et même appétit par lequel l'homme est dit également bien actif et passif. Par exemple, nous avons montré qu'en vertu d'une disposition de la nature humaine chacun appète que les autres vivent selon sa propre complexion (Scolie de la Prop. 31, p. III) ; dans un homme qui n'est pas dirigé par la Raison, cet appétit est une passion appelée Ambition et qui ne diffère guère de l'Orgueil ; au contraire, dans un homme qui vit suivant le commandement de la Raison, c'est une action, c'est-à-dire une vertu appelée Moralité (voir Scol. 1 de la Prop. 37, p. IV, et démonstration 2 de cette même Prop.). Et de cette manière tous les appétits, ou Désirs, sont des passions en tant seulement qu'ils naissent d'idées inadéquates ; et ces mêmes mêmes Désirs sont tenus pour vertus quand ils sont excités ou engendrés par des idées adéquates. Tous les Désirs en effet, par ou nous sommes déterminés à faire quelque chose, peuvent naître aussi bien d'idées adéquates que d'inadéquates (Prop. 59, p. IV). Et, pour revenir au point d'où je me suis écarté dans cette digression, outre ce remède aux affections qui consiste dans leur connaissance vraie, on n'en peut concevoir aucun autre plus excellent qui soit en notre pouvoir, puisqu'il n'y a d'autre puissance de l'Âme que celle de penser et de former des idées adéquates, ainsi que (Prop. 3, p. III) nous l'avons montré précédemment. (Appuhn - fr)
5, prop 4, sc - Seeing that there is nothing which is not followed by an effect (I. xxxvi.), and that we clearly and distinctly understand whatever follows from an idea, which in us is adequate (II. xl.), it follows that everyone has the power of clearly and distinctly understanding himself and his emotions, if not absolutely, at any rate in part, and consequently of bringing it about, that he should become less subject to them. To attain this result, therefore, we must chiefly direct our efforts to acquiring, as far as possible, a clear and distinct knowledge of every emotion, in order that the mind may thus, through emotion, be determined to think of those things which it clearly and distinctly perceives, and wherein it fully acquiesces: and thus that the emotion itself may be separated from the thought of an external cause, and may be associated with true thoughts; whence it will come to pass, not only that love, hatred, &c. will be destroyed (V. ii.), but also that the appetites or desires, which are wont to arise from such emotion, will become incapable of being excessive (IV. lxi.). For it must be especially remarked, that the appetite through which a man is said to be active, and that through which he is said to be passive is one and the same. For instance, we have shown that human nature is so constituted, that everyone desires his fellow-men to live after his own fashion (III. xxxi. note); in a man, who is not guided by reason, this appetite is a passion which is called ambition, and does not greatly differ from pride; whereas in a man, who lives by the dictates of reason, it is an activity or virtue which is called piety (IV. xxxvii note i. and second proof). In like manner all appetites or desires are only passions, in so far as they spring from inadequate ideas; the same results are accredited to virtue, when they are aroused or generated by adequate ideas. For all desires, whereby we are determined to any given action, may arise as much from adequate as from inadequate ideas (IV. lix.). Than this remedy for the emotions (to return to the point from which I started), which consists in a true knowledge thereof, nothing more excellent, being within our power, can be devised. For the mind has no other power save that of thinking and of forming, adequate ideas, as we have shown above (III. iii.). (Elwes - en)
5, prop 4, sc - Da es nichts gibt, woraus nicht irgendeineWirkung erfolgt (nach Lehrsatz 36, Teil 1), und da wir alles dasjenige, was aus einer Idee, die in uns adäquat ist, folgt, klar und bestimmt erkennen (nach Lehrsatz 40, Teil 2), so folgt daraus, daß jeder die Macht hat, sich und seine Affekte, wenn auch nicht absolut, so doch teilweise, klar und deutlich zu erkennen und folglich auch zu bewirken, daß er weniger von ihnen erleide. Darauf hauptsächlich muß daher unser Bemühen gerichtet sein, daß wir jeden Affekt soviel als möglich klar und deutlich erkennen, damit so der Geist von dem Affekt aus zum Denken dessen bestimmt werde, was er klar und deutlich erfaßt und worin er sich vollständig beruhigt; und so der Affekt selbst von dem Gedanken der äußern Ursache losgelöst und mit wahren Gedanken verbunden werde. Die Folge hiervon wird sein, daß nicht bloß die Liebe, der Haß usw. vernichtet werden (nach Lehrsatz 2 dieses Teils), sondern auch, daß das Verlangen oder die Begierde, welche gewöhnlich aus einem solchen Affekte entspringen, kein Übermaß haben können (nach Lehrsatz 61, Teil 4). Es ist nämlich vor allem zu bemerken, daß es ein und dasselbe Verlangen ist, wegen dessen der Mensch sowohl tätig als leidend heißt. Zum Beispiel, wenn ich gezeigt habe, daß die menschliche Natur so beschaffen ist, daß jeder verlangt, die anderen sollen nach Seinem Sinne leben (s. Anmerkung zu Lehrsatz 31, Teil 3), so ist dieses Verlangen bei einem Menschen, der nicht von der Vernunft geleitet wird, ein Leiden, welches Ehrgeiz heißt und sich vom Hochmut nicht sehr unterscheidet; bei einem Menschen dagegen, der nach dem Gebot der Vernunft lebt, ist es eine Handlung oder eine Tugend, welche Frömmigkeit heißt (s die 1. Anmerkung zu Lehrsatz 37, Teil 4, und den 2. Beweis zu demselben Lehrsatz). Und so sind alle Verlangen oder Begierden nur insofern Leiden, sofern sie aus inadäquaten Ideen entspringen, sie werden aber zu den Tugenden gerechnet, wenn sie von adäquaten Ideen hervorgerufen oder erzeugt werden. Denn alle Begierden, durch welche wir bestimmt werden, etwas zu tun, können sowohl von adäquaten als von inadäquaten Ideen herrühren (s. Lehrsatz 59, Teil 4). Es kann (um wieder auf das zurückzukommen, wovon ich ausgegangen bin) gegen die Affekte kein vortrefflicheres in unserer Macht stehendes Heilmittel erdacht werden als dieses, welches in der wahren Erkenntnis derselben besteht. Denn es gibt ja kein anderes Vermögen des Geistes als das Denken und das Bilden adäquater Ideen, wie oben (Lehrsatz 3, Teil 3) gezeigt worden ist. (Stern - de)
5, prop 4, sc - Dato che non c'è cosa alcuna da cui non derivi qualche effetto, e dato che noi conosciamo in maniera del tutto chiara e distinta ciò che deriva da un'idea che in noi è adeguata, ne consegue che ciascuno ha il potere di conoscere sé e i suoi sentimenti (se non in assoluto, almeno in parte) in maniera chiara e distinta, e può di conseguenza fare in modo di patirne meno. Proprio a questo, pertanto, ci si deve dedicare col maggiore impegno: così da arrivare a conoscere in maniera chiara e distinta, per quanto è possibile, ciascun sentimento; in modo che la Mente sia determinata, sulla base di un sentimento, a pensare le cose che essa vi percepisce in maniera chiara e distinta e nel cui pensiero si trova perfettamente a suo agio; in modo, ancora, che il sentimento stesso sia separato dal pensiero della sua causa esterna e sia invece collegato a pensieri veri, cioè a concezioni, costruite dalla Mente o altrimenti acquisite, delle quali la Mente ha la piena padronanza. Da questa nuova situazione risulterà non solo che l'Amore e l'Odio eccetera saranno annullati, ma che anche gli appetiti, o Cupidità, che sogliono nascere dal sentimento in esame, non possano avere eccesso. Si deve infatti tener presente in primo luogo che è a causa di un solo appetito, il medesimo in entrambi i casi, che un umano viene considerato ora attivo, ora passivo. Per esempio, abbiamo visto che la natura umana è congegnata in modo tale che ognuno desidera che tutti gli altri vivano secondo il suo criterio: ma questo desiderio, in un umano che non è guidato dalla Ragione, è una passione, che ha nome Ambizione e che non differisce molto dalla Superbia; mentre in un umano che regola la sua vita sulle direttive della Ragione questo desiderio è un'azione, ossia una virtù, che si chiama Civismo consapevole. Nello stesso modo tutti quanti gli appetiti, o Cupidità, sono passioni in quanto s'originano da idee inadeguate; ma sono espressioni di virtù quando sono mossi o prodotti da idee adeguate. E questo mezzo di correggere e di rendere utili i sentimenti (torno ora al punto di partenza), che consiste nella conoscenza vera dei sentimenti stessi, è in assoluto il migliore fra quelli che sono in nostro potere: dato che non c'è altra potenza che la Mente abbia oltre a quella di pensare e di formare idee adeguate: come abbiamo mostrato più sopra. (P. I, Prop. 36; P. II, Prop. 40; P. III, Prop. 3; Chiarim. d. Prop. 31; P. IV, Prop. 37, suo Chiarim., sua Dimostr. 2a; Prop. 59; Prop. 61; P. V, Prop. 2). (Peri - it)
5, prop 4, sc - Aangezien er (vlg. St. XXXVI D. I) niets bestaat waaruit niet een of andere uitwerking voortvloeit en wij al wat volgt uit een voorstelling, welke voor ons adaequaat is, helder en duidelijk begrijpen (vlg. St. XL D. II), volgt hieruit, dat ieder de macht heeft zichzelf en zijn aandoeningen, zoo niet geheel en al, dan toch ten deele, helder en duidelijk te begrijpen, en bijgevolg er voor te zorgen dat hij er minder van te lijden heeft. Wij behooren ons dus vooral dáárop toe te leggen, om elke aandoening zooveel mogelijk helder en duidelijk te leeren kennen, ten einde zoodoende den Geest, van die aandoening zelf uitgaande, te doen denken aan dingen, welke hij helder en duidelijk begrijpt en waarin hij volkomen berust; daardoor de aandoening te scheiden van haar uitwendige oorzaak en met ware gedachten te verbinden. Het gevolg zal dan zijn dat niet alleen Liefde en Haat te niet gaan (vlg. St. II v.d. D.) maar ook dat de Drang of de Begeerten, welke uit zulk een aandoening plachten voort te komen, niet bovenmatig kunnen worden. (Vlg. St. LXI D. IV). Men vergete namelijk vooral niet dat het éénzelfde Drang is waardoor de mensch nu eens handelt, dan weer lijdt. Zoo hebben wij bijvoorbeeld doen zien dat het met den menschelijken aard aldus gesteld is, dat ieder verlangt dat de overige menschen naar zìjn zin zullen leven (zie Opmerking St. XXXI D. III). Deze Drang nu is bij den mensch, die niet door de Rede geleid wordt, een lijding, welke Eerzucht genoemd wordt en welke niet veel van Hoogmoed verschilt. Daarentegen is hij bij den mensch, die naar de voorschriften der Rede leeft, een handeling of deugd, welke Rechtschapenheid [Vroomheid] heet (zie Opmerking I St. XXXVII D. IV en het tweede bewijs dierzelfde St.). Evenzoo zijn alle andere verlangens of Begeerten slechts in zooverre lijdingen als zij door inadaequate voorstellingen worden opgewekt of daaruit voortkomen. Alle Begeerten toch, waardoor wij tot een of andere handeling gedreven worden, kunnen zoowel uit adaequate als uit inadaequate voorstellingen ontspringen. (Zie St. LIX D. IV).
Er is dus (om tot mijn uitgangspunt terug te keeren) geen voortreffelijker heelmiddel, en dat tevens in onze macht staat, tegen de aandoeningen te bedenken dan hun juiste kennis; aangezien de Geest geen enkel ander vermogen bezit dan om te denken en adaequate voorstellingen te vormen, gelijk wij hierboven hebben aangetoond (vlg. St. III D. III). (Suchtelen - nl)
5, prop 4, sc - Supuesto que nada hay de lo que no se siga algún afecto (por la Proposición 36 de la Parte I), y dado que todo lo que se sigue de una idea que es en nosotros adecuada lo entendemos clara y distintamente (por la Proposición 40 de la Parte II), se infiere de ello que cada cual tiene el poder —si no absoluto, al menos parcial— de conocerse a sí mismo y conocer sus afectos clara y distintamente, y, por consiguiente, de conseguir padecer menos por causa de ellos. Así, pues, debemos laborar sobre todo por conseguir conocer cada afecto, en la medida de lo posible, clara y distintamente, a fin de que, de ese modo, el alma sea determinada por cada afecto a pensar lo que percibe clara y distintamente, y en lo que halla pleno contento; y a fin de que, por tanto, el afecto mismo sea separado del pensamiento de una causa exterior y se una a pensamientos verdaderos. De ello resultará que no sólo serán destruidos el amor, el odio, etc. (por la Proposición 2 de esta Parte), sino que los apetitos o deseos que suelen brotar del afecto en cuestión tampoco puedan tener exceso (por la Proposición 61 de la Parte IV). Pues ha de notarse, ante todo, que el apetito por el que se dice que el hombre obra y el apetito por el que se dice que padece son uno y lo mismo. Por ejemplo, al mostrar que la naturaleza humana está dispuesta de manera que cada cual apetece que los demás vivan según la propia índole de él (ver Corolario de la Proposición 31 de la Parte III), vimos que ese apetito, en el hombre no guiado por la razón, es una pasión que se llama ambición, y que no se diferencia mucho de la soberbia, y, en cambio, en el hombre que vive conforme al dictamen de la razón, es una acción o virtud, que se llama moralidad (ver Escolio 1 de la Proposición 37 de la Parte IV, y la Demostración segunda de esa Proposición). Y de esta manera, todos los apetitos o deseos son pasiones en la medida en que brotan de ideas inadecuadas, y son atribuibles a la virtud cuando son suscitados o engendrados por ideas adecuadas. Pues todos los deseos que nos determinan a hacer algo pueden brotar tanto de ideas adecuadas como de ideas inadecuadas (ver Proposición 59 de la Parte IV); y (para volver a donde estábamos antes de esta digresión) no hay un remedio para los afectos, dependiente de nuestro poder, mejor que éste, a saber: el que consiste en el verdadero conocimiento de ellos, supuesto que el alma no tiene otra potencia que la de pensar y formar ideas adecuadas, como hemos mostrado anteriormente (por la Proposición 3 de la Parte III). (Peña - es)
used by : 5, prop 20, sc
1, prop 36 - Rien n'existe dont la nature n'entraîne quelque effet.
2, prop 40 - Toutes les idées qui, dans l'Esprit, suivent d'idées qui sont adéquates en lui, sont, elles aussi, adéquates.
5, prop 2 - Si nous séparons une émotion, ou affect de l’âme, de la pensée d’une cause extérieure et si nous la lions à d’autres pensées, l’Amour ou la Haine envers la cause extérieure seront détruits, ainsi que les fluctuations de l’âme naissant de ces affects.
4, prop 61 - Un Désir né de la Raison ne peut avoir d'excès.
3, prop 31, cor - De là, ainsi que de la Proposition 28 de cette Partie, il suit que chacun s'efforce, autant qu'il le peut, d'obtenir que les autres aiment ce qu'il aime et haïssent ce qu'il hait ; d'où ce mot du poète :
Amants, nous espérons ensemble et ensemble nous craignons
Il est de fer celui qui aime avec le consentement de l'autre.
4, prop 37, sc 1 - Celui qui ne s’efforce que par affectivité de faire en sorte que les autres aiment ce qu’il aime et vivent selon sa propre constitution n’agit que par impulsion et se rend odieux par là même. Il se rend d’ailleurs le plus odieux à ceux qui ont d’autres goûts que lui et s’efforcent aussi par impulsion de faire en sorte que les autres vivent au contraire selon leur constitution. Comme en outre l’objet suprême que les hommes poursuivent par affectivité est souvent d’une nature telle qu’un seul peut le posséder, ceux qui aiment ne sont pas cohérents, puisque, se plaisant à vanter les mérites de l’objet aimé, ils craignent qu’on ne les croie. Au contraire, celui qui s’efforce de conduire les autres par la Raison agit non par impulsion mais avec humanité et bienveillance, et il est en parfait accord avec lui-même. Poursuivons. Je rapporte à la Religion tous les désirs et toutes les actions dont nous sommes cause en tant que nous avons l’idée de Dieu, c’est-à-dire en tant que nous connaissons Dieu. Mais j’appelle Moralité le Désir de bien agir qui naît du fait que nous vivons sous la conduite de la Raison. Le Désir par lequel un homme vivant sous la conduite de la Raison est poussé à établir avec autrui un lien d’amitié, je l’appelle Honnêteté, appelant honnête ce que louent les hommes vivant sous la conduite de la Raison, et vil au contraire ce qui s’oppose à l’instauration de l’amitié. Par là, j’ai également montré quels sont les fondements de la société civile. On peut ensuite aisément voir, par ce qui précède, quelle est la différence entre la vertu vraie et l’impuissance : la vraie vertu ne consiste en rien d’autre qu’à vivre sous la conduite de la Raison, et l’impuissance consiste en cela seulement que l’homme se laisse passivement conduire par les choses qui sont hors de lui, étant ainsi déterminé à accomplir ce qu’exige, non pas sa propre nature, mais la constitution commune des choses extérieures. Tels sont les points que, au Scolie de la Proposition 18 de cette Partie, j’avais promis de démontrer et par lesquels on voit bien que la loi qui interdit de sacrifier les animaux est plus fondée sur une vaine superstition et sur une pitié de femme, que sur la saine Raison. Le principe de la recherche de l’utile propre nous enseigne certes la nécessité de nous unir aux hommes, mais non pas celle de nous unir aux bêtes ou aux choses dont la nature est différente de la nature humaine. Nous avons à leur égard le même droit que nous avons sur nous. Ou plutôt, puisque le droit de chacun est défini par sa vertu, ou puissance, les hommes ont sur les bêtes un droit de loin plus étendu que celui des bêtes sur les hommes. Je ne nie pas, cependant, que les bêtes ne soient capables de ressentir des impressions, mais je nie que, pour cette raison, il soit interdit de penser à notre intérêt, de les utiliser librement, et de les traiter selon notre meilleure convenance. C’est qu’elles ne s’accordent pas avec nous par nature et que leurs affects sont par nature différents des affects humains (voir le Scolie de la Proposition 57, Partie III). Il me reste à expliquer ce que sont le juste, l’injuste, la faute et enfin le mérite. Mais voir à ce propos le Scolie suivant.
4, prop 37, alit - Le bien que l’homme poursuit et aime pour lui-même, il l’aimera de façon plus constante s’il voit que d’autres l’aiment aussi (par la Proposition 31, Partie III). Par suite, il s’efforcera de faire en sorte (par le Corollaire de la même Proposition) que les autres l’aiment aussi, et puisque ce bien (par la Proposition précédente) est commun à tous et que tous peuvent s’en réjouir également, il s’efforcera de faire en sorte (pour la même raison) que tous s’en réjouissent, et (par la Proposition 37, Partie III) cela d’autant plus qu’il jouira lui-même davantage de ce bien. C.Q.F.D.
4, prop 59 - Toutes les actions que nous sommes déterminés à accomplir par un affect qui est une passion, nous pouvons être déterminés à les accomplir, sans lui, par la Raison.
3, prop 3 - Les actions de l'Esprit naissent des seules idées adéquates, mais les passions dépendent des seules idées inadéquates.
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scholium Pars 5, prop 4, sc |
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es | infra (2) | top ^ |
Puisqu’il n’existe rien dont il ne suive quelque effet (par la Proposition 36, Partie I) et puisque nous comprenons clairement et distinctement tout ce qui suit d’une idée qui est adéquate en nous (par la Proposition 40, Partie II), chacun a le pouvoir de se comprendre lui-même et de comprendre ses affects d’une façon claire et distincte, sinon totalement du moins en partie, et il a par conséquent le pouvoir de faire en sorte qu’il ait moins à les subir. Aussi, ce à quoi nous devons principalement nous appliquer c’est à connaître autant que possible chaque affect clairemen (...)
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Quandoquidem nihil datur ex quo aliquis effectus non sequatur (per propositionem 36 partis I) et quicquid ex idea quae in nobis est adaequata, sequitur, id omne clare et distincte intelligimus (per propositionem 40 partis II) hinc sequitur unumquemque potestatem habere se suosque affectus, si non absolute, ex parte saltem clare et distincte intelligendi et consequenter efficiendi ut ab iisdem minus patiatur. Huic igitur rei praecipue danda est opera ut unumquemque affectum quantum fieri potest clare et distincte cognoscamus ut sic mens ex affectu ad illa cogitandum determinetur quae clare et distincte percipit et in quibus plane acquiescit atque adeo ut ipse affectus a cogitatione causae externae separetur et veris jungatur cogitationibus; ex quo fiet ut non tantum amor, odium etc. destruantur (per propositionem 2 hujus) sed ut etiam appetitus seu cupiditates quae ex tali affectu oriri solent, excessum habere nequeant (per propositionem 61 partis IV). Nam apprime notandum est unum eundemque esse appetitum per quem homo tam agere quam pati dicitur. Exempli gratia cum natura humana ita comparatum esse ostendimus ut unusquisque appetat ut reliqui ex ipsius ingenio vivant (vide corollarium propositionis 31 partis III) qui quidem appetitus in homine qui ratione non ducitur, passio est quae ambitio vocatur nec multum a superbia discrepat et contra in homine qui ex rationis dictamine vivit, actio seu virtus est quae pietas appellatur (vide scholium I propositionis 37 partis IV et II demonstrationem ejusdem propositionis). Et hoc modo omnes appetitus seu cupiditates eatenus tantum passiones sunt quatenus ex ideis inadaequatis oriuntur atque eaedem virtuti accensentur quando ab ideis adaequatis excitantur vel generantur. Nam omnes cupiditates quibus ad aliquid agendum determinamur, tam oriri possunt ab adaequatis quam ab inadaequatis ideis (vide propositionem 59 partis IV). Atque hoc (ut eo unde digressus sum revertar) affectuum remedio quod scilicet in eorum vera cognitione consistit, nullum praestantius aliud quod a nostra potestate pendeat, excogitari potest quandoquidem nulla alia mentis potentia datur quam cogitandi et adaequatas ideas formandi, ut supra (per propositionem 3 partis III) ostendimus.
Quandoquidem nihil datur ex quo aliquis effectus non sequatur (per propositionem 36 partis I) et quicquid ex idea quae in nobis est adaequata, sequitur, id omne clare et distincte intelligimus (per propositionem 40 partis II) hinc sequitur unumquemque potestatem habere se suosque affectus, si non absolute, ex parte saltem clare et distincte intelligendi et consequenter efficiendi ut ab iisdem minus patiatur. Huic igitur rei praecipue danda est opera ut unumquemque affectum quantum fieri potest clare et distincte cognoscamus ut sic mens ex affectu ad illa cogitandum determinetur quae clare et distincte percipit et in quibus plane acquiescit atque adeo ut ipse affectus a cogitatione causae externae separetur et veris jungatur cogitationibus; ex quo fiet ut non tantum amor, odium etc. destruantur (per propositionem 2 hujus) sed ut etiam appetitus seu cupiditates quae ex tali affectu oriri solent, excessum habere nequeant (per propositionem 61 partis IV). Nam apprime notandum est unum eundemque esse appetitum per quem homo tam agere quam pati dicitur. Exempli gratia cum natura humana ita comparatum esse ostendimus ut unusquisque appetat ut reliqui ex ipsius ingenio vivant (vide corollarium propositionis 31 partis III) qui quidem appetitus in homine qui ratione non ducitur, passio est quae ambitio vocatur nec multum a superbia discrepat et contra in homine qui ex rationis dictamine vivit, actio seu virtus est quae pietas appellatur (vide scholium I propositionis 37 partis IV et II demonstrationem ejusdem propositionis). Et hoc modo omnes appetitus seu cupiditates eatenus tantum passiones sunt quatenus ex ideis inadaequatis oriuntur atque eaedem virtuti accensentur quando ab ideis adaequatis excitantur vel generantur. Nam omnes cupiditates quibus ad aliquid agendum determinamur, tam oriri possunt ab adaequatis quam ab inadaequatis ideis (vide propositionem 59 partis IV). Atque hoc (ut eo unde digressus sum revertar) affectuum remedio quod scilicet in eorum vera cognitione consistit, nullum praestantius aliud quod a nostra potestate pendeat, excogitari potest quandoquidem nulla alia mentis potentia datur quam cogitandi et adaequatas ideas formandi, ut supra (per propositionem 3 partis III) ostendimus.
Puisqu'il n'y a rien d'où ne suive quelque effet (Prop. 36, p. I) et que nous connaissons clairement et distinctement (Prop. 40, p. II) tout ce qui suit d'une idée qui est adéquate en nous, il suit de là que chacun a le pouvoir de se connaître lui-même et de connaître ses affections, sinon absolument, du moins en partie, clairement et distinctement et de faire en conséquence qu'il ait moins à en pâtir. A cela nous devons travailler surtout, à connaître, veux-je dire, autant que possible chaque affection clairement et distinctement, de façon que l'Âme soit déterminée par chaque affection à penser ce qu'elle perçoit clairement et distinctement, et où elle trouve un plein contentement ; et pour qu'ainsi l'affection elle-même soit séparée de la pensée d'une cause extérieure et jointe à des pensées vraies ; par où il arrivera que non seulement l'Amour, la Haine, etc., seront détruits (Prop. 2), mais que l'appétit aussi et les Désirs naissant habituellement de cette affection ne pourront avoir d'excès (Prop. 61, p. IV). Car il faut noter avant tout que c'est un seul et même appétit par lequel l'homme est dit également bien actif et passif. Par exemple, nous avons montré qu'en vertu d'une disposition de la nature humaine chacun appète que les autres vivent selon sa propre complexion (Scolie de la Prop. 31, p. III) ; dans un homme qui n'est pas dirigé par la Raison, cet appétit est une passion appelée Ambition et qui ne diffère guère de l'Orgueil ; au contraire, dans un homme qui vit suivant le commandement de la Raison, c'est une action, c'est-à-dire une vertu appelée Moralité (voir Scol. 1 de la Prop. 37, p. IV, et démonstration 2 de cette même Prop.). Et de cette manière tous les appétits, ou Désirs, sont des passions en tant seulement qu'ils naissent d'idées inadéquates ; et ces mêmes mêmes Désirs sont tenus pour vertus quand ils sont excités ou engendrés par des idées adéquates. Tous les Désirs en effet, par ou nous sommes déterminés à faire quelque chose, peuvent naître aussi bien d'idées adéquates que d'inadéquates (Prop. 59, p. IV). Et, pour revenir au point d'où je me suis écarté dans cette digression, outre ce remède aux affections qui consiste dans leur connaissance vraie, on n'en peut concevoir aucun autre plus excellent qui soit en notre pouvoir, puisqu'il n'y a d'autre puissance de l'Âme que celle de penser et de former des idées adéquates, ainsi que (Prop. 3, p. III) nous l'avons montré précédemment. (Appuhn - fr)
Seeing that there is nothing which is not followed by an effect (I. xxxvi.), and that we clearly and distinctly understand whatever follows from an idea, which in us is adequate (II. xl.), it follows that everyone has the power of clearly and distinctly understanding himself and his emotions, if not absolutely, at any rate in part, and consequently of bringing it about, that he should become less subject to them. To attain this result, therefore, we must chiefly direct our efforts to acquiring, as far as possible, a clear and distinct knowledge of every emotion, in order that the mind may thus, through emotion, be determined to think of those things which it clearly and distinctly perceives, and wherein it fully acquiesces: and thus that the emotion itself may be separated from the thought of an external cause, and may be associated with true thoughts; whence it will come to pass, not only that love, hatred, &c. will be destroyed (V. ii.), but also that the appetites or desires, which are wont to arise from such emotion, will become incapable of being excessive (IV. lxi.). For it must be especially remarked, that the appetite through which a man is said to be active, and that through which he is said to be passive is one and the same. For instance, we have shown that human nature is so constituted, that everyone desires his fellow-men to live after his own fashion (III. xxxi. note); in a man, who is not guided by reason, this appetite is a passion which is called ambition, and does not greatly differ from pride; whereas in a man, who lives by the dictates of reason, it is an activity or virtue which is called piety (IV. xxxvii note i. and second proof). In like manner all appetites or desires are only passions, in so far as they spring from inadequate ideas; the same results are accredited to virtue, when they are aroused or generated by adequate ideas. For all desires, whereby we are determined to any given action, may arise as much from adequate as from inadequate ideas (IV. lix.). Than this remedy for the emotions (to return to the point from which I started), which consists in a true knowledge thereof, nothing more excellent, being within our power, can be devised. For the mind has no other power save that of thinking and of forming, adequate ideas, as we have shown above (III. iii.). (Elwes - en)
Da es nichts gibt, woraus nicht irgendeineWirkung erfolgt (nach Lehrsatz 36, Teil 1), und da wir alles dasjenige, was aus einer Idee, die in uns adäquat ist, folgt, klar und bestimmt erkennen (nach Lehrsatz 40, Teil 2), so folgt daraus, daß jeder die Macht hat, sich und seine Affekte, wenn auch nicht absolut, so doch teilweise, klar und deutlich zu erkennen und folglich auch zu bewirken, daß er weniger von ihnen erleide. Darauf hauptsächlich muß daher unser Bemühen gerichtet sein, daß wir jeden Affekt soviel als möglich klar und deutlich erkennen, damit so der Geist von dem Affekt aus zum Denken dessen bestimmt werde, was er klar und deutlich erfaßt und worin er sich vollständig beruhigt; und so der Affekt selbst von dem Gedanken der äußern Ursache losgelöst und mit wahren Gedanken verbunden werde. Die Folge hiervon wird sein, daß nicht bloß die Liebe, der Haß usw. vernichtet werden (nach Lehrsatz 2 dieses Teils), sondern auch, daß das Verlangen oder die Begierde, welche gewöhnlich aus einem solchen Affekte entspringen, kein Übermaß haben können (nach Lehrsatz 61, Teil 4). Es ist nämlich vor allem zu bemerken, daß es ein und dasselbe Verlangen ist, wegen dessen der Mensch sowohl tätig als leidend heißt. Zum Beispiel, wenn ich gezeigt habe, daß die menschliche Natur so beschaffen ist, daß jeder verlangt, die anderen sollen nach Seinem Sinne leben (s. Anmerkung zu Lehrsatz 31, Teil 3), so ist dieses Verlangen bei einem Menschen, der nicht von der Vernunft geleitet wird, ein Leiden, welches Ehrgeiz heißt und sich vom Hochmut nicht sehr unterscheidet; bei einem Menschen dagegen, der nach dem Gebot der Vernunft lebt, ist es eine Handlung oder eine Tugend, welche Frömmigkeit heißt (s die 1. Anmerkung zu Lehrsatz 37, Teil 4, und den 2. Beweis zu demselben Lehrsatz). Und so sind alle Verlangen oder Begierden nur insofern Leiden, sofern sie aus inadäquaten Ideen entspringen, sie werden aber zu den Tugenden gerechnet, wenn sie von adäquaten Ideen hervorgerufen oder erzeugt werden. Denn alle Begierden, durch welche wir bestimmt werden, etwas zu tun, können sowohl von adäquaten als von inadäquaten Ideen herrühren (s. Lehrsatz 59, Teil 4). Es kann (um wieder auf das zurückzukommen, wovon ich ausgegangen bin) gegen die Affekte kein vortrefflicheres in unserer Macht stehendes Heilmittel erdacht werden als dieses, welches in der wahren Erkenntnis derselben besteht. Denn es gibt ja kein anderes Vermögen des Geistes als das Denken und das Bilden adäquater Ideen, wie oben (Lehrsatz 3, Teil 3) gezeigt worden ist. (Stern - de)
Dato che non c'è cosa alcuna da cui non derivi qualche effetto, e dato che noi conosciamo in maniera del tutto chiara e distinta ciò che deriva da un'idea che in noi è adeguata, ne consegue che ciascuno ha il potere di conoscere sé e i suoi sentimenti (se non in assoluto, almeno in parte) in maniera chiara e distinta, e può di conseguenza fare in modo di patirne meno. Proprio a questo, pertanto, ci si deve dedicare col maggiore impegno: così da arrivare a conoscere in maniera chiara e distinta, per quanto è possibile, ciascun sentimento; in modo che la Mente sia determinata, sulla base di un sentimento, a pensare le cose che essa vi percepisce in maniera chiara e distinta e nel cui pensiero si trova perfettamente a suo agio; in modo, ancora, che il sentimento stesso sia separato dal pensiero della sua causa esterna e sia invece collegato a pensieri veri, cioè a concezioni, costruite dalla Mente o altrimenti acquisite, delle quali la Mente ha la piena padronanza. Da questa nuova situazione risulterà non solo che l'Amore e l'Odio eccetera saranno annullati, ma che anche gli appetiti, o Cupidità, che sogliono nascere dal sentimento in esame, non possano avere eccesso. Si deve infatti tener presente in primo luogo che è a causa di un solo appetito, il medesimo in entrambi i casi, che un umano viene considerato ora attivo, ora passivo. Per esempio, abbiamo visto che la natura umana è congegnata in modo tale che ognuno desidera che tutti gli altri vivano secondo il suo criterio: ma questo desiderio, in un umano che non è guidato dalla Ragione, è una passione, che ha nome Ambizione e che non differisce molto dalla Superbia; mentre in un umano che regola la sua vita sulle direttive della Ragione questo desiderio è un'azione, ossia una virtù, che si chiama Civismo consapevole. Nello stesso modo tutti quanti gli appetiti, o Cupidità, sono passioni in quanto s'originano da idee inadeguate; ma sono espressioni di virtù quando sono mossi o prodotti da idee adeguate. E questo mezzo di correggere e di rendere utili i sentimenti (torno ora al punto di partenza), che consiste nella conoscenza vera dei sentimenti stessi, è in assoluto il migliore fra quelli che sono in nostro potere: dato che non c'è altra potenza che la Mente abbia oltre a quella di pensare e di formare idee adeguate: come abbiamo mostrato più sopra. (P. I, Prop. 36; P. II, Prop. 40; P. III, Prop. 3; Chiarim. d. Prop. 31; P. IV, Prop. 37, suo Chiarim., sua Dimostr. 2a; Prop. 59; Prop. 61; P. V, Prop. 2). (Peri - it)
Aangezien er (vlg. St. XXXVI D. I) niets bestaat waaruit niet een of andere uitwerking voortvloeit en wij al wat volgt uit een voorstelling, welke voor ons adaequaat is, helder en duidelijk begrijpen (vlg. St. XL D. II), volgt hieruit, dat ieder de macht heeft zichzelf en zijn aandoeningen, zoo niet geheel en al, dan toch ten deele, helder en duidelijk te begrijpen, en bijgevolg er voor te zorgen dat hij er minder van te lijden heeft. Wij behooren ons dus vooral dáárop toe te leggen, om elke aandoening zooveel mogelijk helder en duidelijk te leeren kennen, ten einde zoodoende den Geest, van die aandoening zelf uitgaande, te doen denken aan dingen, welke hij helder en duidelijk begrijpt en waarin hij volkomen berust; daardoor de aandoening te scheiden van haar uitwendige oorzaak en met ware gedachten te verbinden. Het gevolg zal dan zijn dat niet alleen Liefde en Haat te niet gaan (vlg. St. II v.d. D.) maar ook dat de Drang of de Begeerten, welke uit zulk een aandoening plachten voort te komen, niet bovenmatig kunnen worden. (Vlg. St. LXI D. IV). Men vergete namelijk vooral niet dat het éénzelfde Drang is waardoor de mensch nu eens handelt, dan weer lijdt. Zoo hebben wij bijvoorbeeld doen zien dat het met den menschelijken aard aldus gesteld is, dat ieder verlangt dat de overige menschen naar zìjn zin zullen leven (zie Opmerking St. XXXI D. III). Deze Drang nu is bij den mensch, die niet door de Rede geleid wordt, een lijding, welke Eerzucht genoemd wordt en welke niet veel van Hoogmoed verschilt. Daarentegen is hij bij den mensch, die naar de voorschriften der Rede leeft, een handeling of deugd, welke Rechtschapenheid [Vroomheid] heet (zie Opmerking I St. XXXVII D. IV en het tweede bewijs dierzelfde St.). Evenzoo zijn alle andere verlangens of Begeerten slechts in zooverre lijdingen als zij door inadaequate voorstellingen worden opgewekt of daaruit voortkomen. Alle Begeerten toch, waardoor wij tot een of andere handeling gedreven worden, kunnen zoowel uit adaequate als uit inadaequate voorstellingen ontspringen. (Zie St. LIX D. IV).
Er is dus (om tot mijn uitgangspunt terug te keeren) geen voortreffelijker heelmiddel, en dat tevens in onze macht staat, tegen de aandoeningen te bedenken dan hun juiste kennis; aangezien de Geest geen enkel ander vermogen bezit dan om te denken en adaequate voorstellingen te vormen, gelijk wij hierboven hebben aangetoond (vlg. St. III D. III). (Suchtelen - nl)
Supuesto que nada hay de lo que no se siga algún afecto (por la Proposición 36 de la Parte I), y dado que todo lo que se sigue de una idea que es en nosotros adecuada lo entendemos clara y distintamente (por la Proposición 40 de la Parte II), se infiere de ello que cada cual tiene el poder —si no absoluto, al menos parcial— de conocerse a sí mismo y conocer sus afectos clara y distintamente, y, por consiguiente, de conseguir padecer menos por causa de ellos. Así, pues, debemos laborar sobre todo por conseguir conocer cada afecto, en la medida de lo posible, clara y distintamente, a fin de que, de ese modo, el alma sea determinada por cada afecto a pensar lo que percibe clara y distintamente, y en lo que halla pleno contento; y a fin de que, por tanto, el afecto mismo sea separado del pensamiento de una causa exterior y se una a pensamientos verdaderos. De ello resultará que no sólo serán destruidos el amor, el odio, etc. (por la Proposición 2 de esta Parte), sino que los apetitos o deseos que suelen brotar del afecto en cuestión tampoco puedan tener exceso (por la Proposición 61 de la Parte IV). Pues ha de notarse, ante todo, que el apetito por el que se dice que el hombre obra y el apetito por el que se dice que padece son uno y lo mismo. Por ejemplo, al mostrar que la naturaleza humana está dispuesta de manera que cada cual apetece que los demás vivan según la propia índole de él (ver Corolario de la Proposición 31 de la Parte III), vimos que ese apetito, en el hombre no guiado por la razón, es una pasión que se llama ambición, y que no se diferencia mucho de la soberbia, y, en cambio, en el hombre que vive conforme al dictamen de la razón, es una acción o virtud, que se llama moralidad (ver Escolio 1 de la Proposición 37 de la Parte IV, y la Demostración segunda de esa Proposición). Y de esta manera, todos los apetitos o deseos son pasiones en la medida en que brotan de ideas inadecuadas, y son atribuibles a la virtud cuando son suscitados o engendrados por ideas adecuadas. Pues todos los deseos que nos determinan a hacer algo pueden brotar tanto de ideas adecuadas como de ideas inadecuadas (ver Proposición 59 de la Parte IV); y (para volver a donde estábamos antes de esta digresión) no hay un remedio para los afectos, dependiente de nuestro poder, mejor que éste, a saber: el que consiste en el verdadero conocimiento de ellos, supuesto que el alma no tiene otra potencia que la de pensar y formar ideas adecuadas, como hemos mostrado anteriormente (por la Proposición 3 de la Parte III). (Peña - es)
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