EthicaDB •   Publication hypertextuelle et multi-versions de l'Ethique de Spinoza

propositio 35

Pars 2, prop 35
Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es     infra (4)  |  haut ^

La fausseté consiste en une privation de connaissance qu'enveloppent les idées inadéquates, c'est-à-dire mutilées et confuses.

Falsitas consistit in cognitionis privatione quam ideae inadaequatae sive mutilatae et confusae involvunt.

Falsitas consistit in cognitionis privatione quam ideae inadaequatae sive mutilatae et confusae involvunt.

La fausseté consiste dans une privation de connaissance qu'enveloppent les idées inadéquates, c'est-à-dire mutilées et confuses. (Appuhn - fr)

Falsity consists in the privation of knowledge, which inadequate, fragmentary, or confused ideas involve. (Elwes - en)

Die Falschheit besteht in einem Mangel an Erkenntnis, welchen die inadäquaten oder verstümmelten und verworrenen Ideen in sich schließen. (Stern - de)

La falsità che la nostra Mente attribuisca a un'idea con la quale essa viene in relazione consiste invero in una privazione (o in un difetto) di conoscenza di cui la Mente soffre, privazione che è il portato peculiare delle idee inadeguate, ossia mutile e confuse. (Peri - it)

Valschheid bestaat in een gemis aan kennis dat inadaequate, ofwel gebrekkige en verwarde voorstellingen kenmerkt. (Suchtelen - nl)

La falsedad consiste en una privación de conocimiento, implícita en las ideas inadecuadas, o sea, mutiladas y confusas. (Peña - es)

demonstratio par 2, prop 33

Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es

2, prop 35, demo  - Il n'y a rien de positif qui, dans les idées, constitue la forme de la fausseté (par la Proposition 33); mais la fausseté ne peut consister en une privation absolue (ce sont les Esprits et non pas les Corps, qui errent et se trompent), ni en une ignorance absolue; ignorer et errer sont en effet choses différentes; c'est pourquoi la fausseté consiste en une privation de connaissance qu'enveloppe la connaissance inadéquate des choses, c'est-à-dire les idées inadéquates et confuses. C.Q.F.D.

2, prop 35, demo  - Nihil in ideis positivum datur quod falsitatis formam constituat (per propositionem 33 hujus); at falsitas in absoluta privatione consistere nequit (mentes enim, non corpora errare nec falli dicuntur) neque etiam in absoluta ignorantia; diversa enim sunt ignorare et errare; quare in cognitionis privatione quam rerum inadaequata cognitio sive ideae inadaequatae et confusae involvunt, consistit. Q.E.D.

2, prop 35, demo  - Il n'y a rien dans les idées de positif qui constitue la forme de la fausseté (Prop. 33) et la fausseté ne peut consister dans une privation absolue de connaissance (car les Âmes, non les Corps, sont dites errer et se tromper) et pas davantage dans une ignorance absolue ; car ignorer et être dans l'erreur sont choses distinctes ; elle consiste donc dans une privation de connaissance qui est enveloppée dans une connaissance inadéquate des choses, c'est-à-dire dans des idées inadéquates et confuses. C.Q.F.D. (Appuhn - fr)

2, prop 35, demo  - There is nothing positive in ideas, which causes them to be called false (II. xxxiii); but falsity cannot consist in simple privation (for minds, not bodies, are said to err and to be mistaken), neither can it consist in absolute ignorance, for ignorance and error are not identical; wherefore it consists in the privation of knowledge, which inadequate, fragmentary, or confused ideas involve. Q.E.D. (Elwes - en)

2, prop 35, demo  - Es gibt in den Ideen nichts Positives, das die Form der Falschheit bildet (nach Lehrsatz 33 dieses Teils). Im absoluten Mangel aber kann die Falschheit nicht bestehen (denn vom Geiste sagt man, er irrt oder täuscht sich, nicht vom Körper). Aber auch nicht in absoluter Unwissenheit, denn Nichtwissen und Irrenist zweierlei. Sonach besteht sie in einemMangel an Erkenntnis welchen die inadäquate Erkenntnis der Dinge oder die inadäquaten und verworrenen Ideen in sich schließen. -W.z.b.w. (Stern - de)

2, prop 35, demo  - Nelle idee non c'è nulla di positivo che costituisca la forma della “falsità” (P. II, Prop. 33); d'altronde la falsità che appartenga a un'idea non può corrispondere a una totale privazione di conoscenza della Mente riguardo all'oggetto considerato privazione che sconvolgerebbe anche i rapporti della Mente col suo Corpo (e infatti si dice che la Mente, non il Corpo, sbagli o s'inganni); e nemmeno può corrispondere a una totale ignoranza, perché ignorare ed errare sono due cose diverse. Dunque l'esser falsa di un'idea consiste in un difetto di conoscenza che è implicito nella cognizione inadeguata delle cose, ossia nelle idee inadeguate e confuse. (Peri - it)

2, prop 35, demo  - Er is (vlg. St. XXXIII v.d. D.) in voorstellingen niets positiefs dat het wezen der valschheid in zich sluit. Maar toch kan valschheid niet bestaan in een volstrekte ontstentenis. (Immers, zooals men zegt: de Geest, niet het Lichaam dwaalt en bedriegt zich). Evenmin in een volstrekte onwetendheid: immers niet-weten en dwalen zijn verschillende zaken. Derhalve bestaat zij in dit gemis aan kennis dat een inadaequate kennis der dingen, ofwel inadaequate en verwarde voorstellingen kenmerkt. H.t.b.w. (Suchtelen - nl)

2, prop 35, demo  - En las ideas no se da nada positivo que revista la forma de la falsedad (por la Proposición 33 de esta Parte); y la falsedad no puede consistir en una privación absoluta (efectivamente, se dice que yerran o se equivocan las almas, no los cuerpos), ni tampoco en una absoluta ignorancia, pues ignorar y errar son cosas distintas. Por ello, consiste en una privación de conocimiento, implícita en el conocimiento inadecuado de las cosas, o sea, en las ideas inadecuadas y confusas. Q.E.D. (Peña - es)

2, prop 33 - La raison de la fausseté d'une idée n'est en elle rien de positif.

scholium par 2, prop 17, sc 

Latin | Appuhn - fr | Elwes - en | Stern - de | Peri - it | Suchtelen - nl | Peña - es     infra (5)

2, prop 35, sc  - Dans le Scolie de la Proposition 17 de cette Partie, j'ai expliqué pourquoi l'erreur consiste en une privation de connaissance mais je donnerai une explication encore meilleure par un exemple. Les hommes se trompent quand ils se croient libres; car cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes qui les déterminent. Leur idée de la liberté consiste donc en ceci qu'ils ne connaissent aucune cause à leur action. Ils disent certes que les actions humaines dépendent de la volonté, mais ce sont là des mots et ils n'ont aucune idée qui leur Corresponde. Ce qu'est en effet la volonté, et comment elle meut le Corps, tous l'ignorent; ceux qui prétendent le savoir et inventent un siège et un habitacle de l'âme provoquent ordinairement le rire ou le dégoût. De même, quand nous regardons le Soleil, nous l'imaginons distant d'environ 200 pieds; l'erreur ici ne consiste pas en cette seule image, mais en cela que, tandis que nous imaginons, nous ignorons et la vraie distance et la cause de cette imagination. Bien que, en effet, nous sachions ensuite que le Soleil est distant de plus de 600 fois le diamètre de la Terre, nous ne l'imaginons pas moins tout proche de nous; c'est que nous n'imaginons pas le Soleil si proche parce que nous ignorons sa vraie distance, mais parce qu'une affection de notre Corps enveloppe l'essence du Soleil en tant que le Corps lui-même est affecté par celui-ci.

2, prop 35, sc  - In scholio propositionis 17 hujus partis explicui qua ratione error in cognitionis privatione consistit sed ad uberiorem hujus rei explicationem exemplum dabo nempe falluntur homines quod se liberos esse putant, quae opinio in hoc solo consistit quod suarum actionum sint conscii et ignari causarum a quibus determinantur. Haec ergo est eorum libertatis idea quod suarum actionum nullam cognoscant causam. Nam quod aiunt humanas actiones a voluntate pendere, verba sunt quorum nullam habent ideam. Quid enim voluntas sit et quomodo moveat corpus, ignorant omnes; qui aliud jactant et animae sedes et habitacula fingunt, vel risum vel nauseam movere solent. Sic cum solem intuemur, eum ducentos circiter pedes a nobis distare imaginamur, qui error in hac sola imaginatione non consistit sed in eo quod dum ipsum sic imaginamur, veram ejus distantiam et hujus imaginationis causam ignoramus. Nam tametsi postea cognoscamus eundem ultra 600 terrae diametros a nobis distare, ipsum nihilominus prope adesse imaginabimur; non enim solem adeo propinquum imaginamur propterea quod veram ejus distantiam ignoramus sed propterea quod affectio nostri corporis essentiam solis involvit quatenus ipsum corpus ab eodem afficitur.

2, prop 35, sc  - J'ai expliqué dans le Scolie de la Proposition 17 en quel sens l'erreur consiste dans une privation de connaissance ; mais, pour l'expliquer plus amplement, je donnerai un exemple : les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu'ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes par où ils sont déterminés ; ce qui constitue donc leur idée de la liberté, c'est qu'ils ne connaissent aucune cause de leurs actions. Pour ce qu'ils disent en effet : que les actions humaines dépendent de la volonté, ce sont des mots auxquels ne correspond aucune idée. Car tous ignorent ce que peut être la volonté et comment elle peut mouvoir le Corps ; pour ceux qui ont plus de prétention et forgent un siège ou une demeure de l'âme, ils excitent habituellement le rire ou le dégoût. De même, quand nous regardons le soleil, nous imaginons qu'il est distant de nous d'environ deux cents pieds, et l'erreur ici ne consiste pas dans l'action d'imaginer cela prise en elle-même, mais en ce que, tandis que nous l'imaginons, nous ignorons la vraie distance du soleil et la cause de cette imagination que nous avons. Plus tard, en effet, tout en sachant que le soleil est distant de plus de 600 fois le diamètre terrestre, nous ne laisserons pas néanmoins d'imaginer qu'il est près de nous ; car nous n'imaginons pas le soleil aussi proche parce que nous ignorons sa vraie distance, mais parce qu'une affection de notre Corps enveloppe l'essence du soleil, en tant que le Corps lui-même est affecté par cet astre. (Appuhn - fr)

2, prop 35, sc  - In the note to II. xvii. I explained how error consists in the privation of knowledge, but in order to throw more light on the subject I will give an example. For instance, men are mistaken in thinking themselves free; their opinion is made up of consciousness of their own actions, and ignorance of the causes by which they are conditioned. Their idea of freedom, therefore, is simply their ignorance of any cause for their actions. As for their saying that human actions depend on the will, this is a mere phrase without any idea to correspond thereto. What the will is, and how it moves the body, they none of them know; those who boast of such knowledge, and feign dwellings and habitations for the soul, are wont to provoke either laughter or disgust. So, again, when we look at the sun, we imagine that it is distant from us about two hundred feet; this error does not lie solely in this fancy, but in the fact that, while we thus imagine, we do not know the sun's true distance or the cause of the fancy. For although we afterwards learn, that the sun is distant from us more than six hundred of the earth's diameters, we none the less shall fancy it to be near; for we do not imagine the sun as near us, because we are ignorant of its true distance, but because the modification of our body involves the essence of the sun, in so far as our said body is affected thereby. (Elwes - en)

2, prop 35, sc  - In der Anmerkung zu Lehrsatz 17 dieses Teils habe ich auseinandergesetzt, auf welcheWeise der Irrtum in einem Mangel an Erkenntnis besteht; doch will ich zu größerer Verdeutlichung der Sache ein Beispiel anführen. Die Menschen täuschen sich darin, daß sie glauben, sie seien frei. Diese Meinung besteht bloß darin, daß sie ihrer Handlungen sich bewußt sind, die Ursachen aber, von welchen sie bestimmt werden, nicht kennen. Das also ist die Idee ihrer Freiheit, daß sie keine Ursache ihrer Handlungen kennen. Denn wenn sie sagen, die menschlichen Handlungen hängen vomWillen ab, so sind dasWorte, von welchen sie keine Idee haben. Was derWille ist und wie er den Körper bewegt, wissen sie ja alle nicht, und diejenigen, welche sich brüsten, es ja zu wissen, und einen Sitz und Aufenthalt der Seele aushecken, erregen damit nur Lachen oder Verdruß. So auch, wenn wir die Sonne anblicken, stellen wir uns vor, sie sei etwa zweihundert Fuß von uns entfernt. In dieser Vorstellung allein besteht dieserIrrtum nicht, sondern darin, daß wir, während wir sie so betrachten, ihre wahre Entfernung und die Ursache dieser Vorstellung nicht kennen. Denn wenn wir auch nachher erkennen, daß sie mehr als sechshundert Erddurchmesser von uns entfernt ist, so werden wir dessenungeachtet die Vorstellung haben, daß sie nahe sei. Denn nicht deswegen stellen wir uns die Sonne so nahe vor, weil wir ihre wahre Entfernung nicht kennen, sondern deswegen, weil die Erregung unseres Körpers dasWesen der Sonne in sich schließt, sofern der Körper selbst von ihr erregt wird. (Stern - de)

2, prop 35, sc  - Ho spiegato nel Chiarimento della Proposizione 17 di questa Parte per quale ragione l'errore consiste in un difetto di conoscenza. Per rendere più piena la spiegazione di questo fatto, tuttavia, darò un chiarimento: questo: che gli umani s'ingannano quando credono d'esser liberi, cioè di poter agire liberamente secondo il proprio volere e di poter fare o non fare una determinata cosa: perché questa credenza si fonda sulla consapevolezza che gli umani hanno delle proprie azioni e sull'ignoranza delle cause dalle quali sono mossi ad agire. Ciò che essi chiamano libertà non è dunque altro che il non conoscere alcuna causa delle loro azioni; e quel che dicono, che l'agire umano dipende dalla volontà, sono parole alle quali non corrisponde alcun concetto vero: perché tutti quelli che affermano di saperla lunga, e che immaginano per l'anima sedi preferenziali e cabine di comando, in realtà ignorano che cosa sia la volontà, e in qual modo essa muova il Corpo; e soltanto suscitano il riso o il fastidio. Un altro tipo di errore è quello in cui cadiamo quando, guardando il Sole, l'immaginiamo distante da noi 200 piedi, più o meno (60 80 metri). Questo errore non consiste solo in quell'immaginazione, ma nel nostro ignorare mentre immaginiamo il Sole in tal modo sia quanto esso disti veramente, sia la causa di quella nostra immaginazione. Infatti, anche se in sèguito veniamo a sapere che il Sole dista da noi più di 600 [(in realtà, circa 12.000)] diametri terrestri, noi continuiamo ad immaginarlo assai più vicino: e ciò non perché ignoriamo la sua vera distanza, ma perché l'affezione del nostro Corpo (cioè l'impressione che gli organi di senso ricevono da un corpo esterno) implica l'essenza del Sole in quanto (o nel modo, o nei termini, in cui) il Corpo ne è interessato. (Peri - it)

2, prop 35, sc  - In de Opmerking bij Stelling XVII van dit Deel heb ik uiteengezet, hoe dwaling in gemis aan kennis bestaat; tot meerdere verduidelijking hiervan zal ik evenwel thans een voorbeeld geven. De menschen dan bedriegen zich indien zij wanen vrij te zijn. Deze meening berust alleen hierop dat zij zich wel bewust zijn van hun handelingen, doch onwetend omtrent de oorzaken door welke deze bepaald worden. Hun voorstelling van vrijheid is dus deze: dat zij geen oorzaak voor hun handelingen kennen. Immers wanneer zij zeggen dat de menschelijke handelingen van den wil afhangen, spreken zij woorden waarbij zij geenerlei voorstelling hebben. Niemand toch weet wat die wil is en op welke wijze hij het Lichaam in beweging zou brengen, terwijl wie anders denken en zetels en woonplaatsen voor de ziel verzinnen, slechts spot of afschuw plegen te verwekken. Zoo verbeelden wij ons, wanneer wij naar de zon kijken, dat zij omstreeks 200 voet van ons verwijderd is. Deze dwaling nu bestaat niet uitsluitend in deze verbeelding, maar in het feit dat, terwijl wij ons dit verbeelden, haar ware afstand en de oorzaak dier verbeelding ons onbekend zijn. Want al erkennen wij later dat zij meer dan 600 aardmiddellijnen van ons verwijderd is, wij blijven ons niettemin steeds verbeelden[a16] dat zij dichtbij is. Immers wij stellen ons de zon niet zoo dichtbij voor omdat wij haar waren afstand niet kennen, maar omdat haar inwerking op ons Lichaam het wezen der zon slechts in zich sluit voorzoover dit Lichaam zelf die inwerking ondergaat. (Suchtelen - nl)

2, prop 35, sc  - En el Escolio de la Proposición 17 de esta Parte he explicado en qué sentido el error consiste en una privación de conocimiento; pero para una más amplia explicación de este asunto daré un ejemplo, a saber: los hombres se equivocan al creerse libres, opinión que obedece al solo hecho de que son conscientes de sus acciones e ignorantes de las causas que las determinan. Y, por tanto, su idea de "libertad" se reduce al desconocimiento de las causas de sus acciones, pues todo eso que dicen de que las acciones humanas dependen de la voluntad son palabras, sin idea alguna que les corresponda. Efectivamente, todos ignoran lo que es la voluntad y cómo mueve el cuerpo, y quienes se jactan de otra cosa e inventan residencias y moradas del alma suelen mover a risa o a asco. Así también, cuando miramos el Sol, imaginamos que dista de nosotros unos doscientos pies, error que no consiste en esa imaginación en cuanto tal, sino en el hecho de que, al par que lo imaginamos así, ignoramos su verdadera distancia y la causa de esa imaginación. Pues, aunque sepamos más tarde que dista de nosotros más de 600 diámetros terrestres, no por ello dejaremos de imaginar que está cerca; en efecto, no imaginamos que el Sol esté tan cerca porque ignoremos su verdadera distancia, sino porque la esencia del Sol, en cuanto que éste afecta a nuestro cuerpo, está implícita en una afección de ese cuerpo nuestro. (Peña - es)

utilisé(e) par : 2, prop 43, sc   |  2, prop 49, sc   |  3, aff def 27, expl  |  4, prop 1, sc   |  5, prop 5, demo 

2, prop 17, sc  - Nous voyons ainsi comment il est possible que souvent nous considérions comme présentes des choses inexistantes. Cela peut d'ailleurs provenir d'autres causes; mais il suffit d'en avoir indiqué une seule qui me permette d'expliquer la chose, et tout se passe comme si je l'avais expliquée par la vraie cause; je ne crois d'ailleurs pas m'être éloigné beaucoup de la vérité, mes postulats ne contenant presque rien qui ne soit vérifié par l'expérience, expérience dont nous ne pouvons pas douter puisque nous avons montré que le Corps humain existe comme nous le sentons (voir le Corollaire de la Proposition 13). Nous voyons en outre clairement (d'après le précédent Corollaire et le Corollaire II de la Proposition 16) la différence qui existe, par exemple, entre l'idée de Pierre constituant l'essence de l'esprit de Pierre, et l'idée de ce même Pierre que possède un autre homme, disons Paul. Celle-là, en effet, déploie directement l'essence du Corps de Pierre et n'enveloppe l'existence que le temps qu'existe Pierre; mais celle-ci révèle plus la disposition du Corps de Paul que la nature de Pierre, aussi, tant qu'est donnée cette disposition corporelle de Paul, l'Esprit de celui-ci considérera Pierre comme présent, même si Pierre n'existe pas. Pour conserver les termes habituels, nous appellerons désormais images des choses, les affections du Corps humain dont les idées nous représentent les choses extérieures comme présentes, bien qu'elles ne restituent pas les figures des choses. Et nous dirons que l'Esprit imagine, lorsqu'il considère les corps de cette façon. Ici, pour commencer à dire ce qu'est l'erreur, je voudrais qu'on note que les imaginations de l'Esprit regardées en elles-mêmes, ne contiennent rien d'erroné; c'est-à-dire que l'Esprit n'erre pas en tant qu'il imagine, mais en tant seulement qu'il est privé de l'idée qui exclurait l'existence de ces choses qu'il imagine comme lui étant présentes. Car si, tandis qu'il imagine comme lui étant présentes des choses inexistantes, l'Esprit savait, en même temps, que ces choses, en fait, n'existent pas, il attribuerait à bon droit cette puissance d'imaginer non pas à un vice de sa nature, mais à une vertu; et cela notamment si cette faculté d'imaginer dépendait de sa seule nature, c'est-à-dire (par la Définition 7 Partie I) si cette faculté d'imaginer qu'a l'esprit était libre.

utilisé(e) par : 2, prop 41, demo   |  2, prop 43, sc   |  2, prop 49, sc   |  4, prop 1, demo 

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